le sentier d'Ophélie
Prolongé jusqu'au 18 décembre
Une suite de 22 photographies inédites réalisées dans les gorges du Bruyant, et autant de dessins récents.
Pour les visites les week-ends et après 19h, me contacter par mail, je me ferais un plaisir de vous y retrouver pour vous présenter cette nouvelle exposition.
Le catalogue de l'expo est en ligne > 26 pages, format 22x22cm (15.95€) LIEN
22 photographies + un texte qui évoque le lent processus qui m'a amené à cette sélection et à Ophélie...
contact : pierre-gaudu@orange.fr
tél: 06 84 27 73 30
Prolongé jusqu'au 18 décembre
Une suite de 22 photographies inédites réalisées dans les gorges du Bruyant, et autant de dessins récents.
Pour les visites les week-ends et après 19h, me contacter par mail, je me ferais un plaisir de vous y retrouver pour vous présenter cette nouvelle exposition.
Le catalogue de l'expo est en ligne > 26 pages, format 22x22cm (15.95€) LIEN
22 photographies + un texte qui évoque le lent processus qui m'a amené à cette sélection et à Ophélie...
contact : pierre-gaudu@orange.fr
tél: 06 84 27 73 30
Ophélie par Delacroix
Ophélie, une passion
« L’Hamlet
de Shakespeare est peut être la création littéraire la plus
difficile à exprimer en peinture » écrit Théophile Thoré
dans un long article du Siècle dans lequel il soutient avec
admiration le jeune Eugène Delacroix. Spectateur de la
première représentation d’Hamlet à Paris en 1867,
Delacroix, comme beaucoup d’autres de ses contemporains, est
tombé sous le charme d’Harriet Smithson, Ophélie sur la scène.
Mais contrairement à la plupart, il en donnera un image déchirante,
bien loin de celles qui forgèrent la légende de la belle. Qu’est-ce
qui l’a poussé à rompre avec l’image d’Ophélie endormie dans
le ruisseau en pleurs, parée de fleurs ? Cette vision de Delacroix a
ému et interrogé Pierre Gaudu qui a cherché des réponses sur les
bords du Bruyant dont les eaux secrètent, au fil des saisons, toutes
les raisons d’être ou de disparaître.
Harriet
Smithson, Millais, Rimbaud, peintres et poètes du XIX° forgent avec
passion la légende d’Ophélie. Images d’une jeune femme pure,
amoureuse, douce ingénue pour les uns, enfant simplette pour
d’autres tel son frère Laërte qui la réprimande sévèrement :
« Vous
n’êtes qu’un bébé d’avoir pris ces offres pour bon argent
qui sont fausse monnaie« .
Mais que croire ? La lettre à « la
très embellie »
ou l’humiliation, « va-t-en
dans un couvent »
! Ophélie est perdue. Le dernier coup porté à son cœur torturé
par l’épée d’Hamlet dans celui de son père, scelle son
malheur. Poussée par le désespoir, elle aurait sombré dans la
folie, les fleurs et le flot.
« Ophélie
tomba dans le ruisseau en pleurs, telle une sirène, mais bientôt
ses habits alourdis par l’eau tirèrent la pauvresse vers une mort
boueuse. »
Alors, suicide ? Comme l’un des fossoyeurs, Rimbaud en est persuadé
et une longue tradition le répète. Accident ? Comme l’autre le
défend, Delacroix l’imagine qui saisit le regard Ophélie plein
d’effroi alors qu’elle glisse, une main encore accrochée à
la branche qui vient de céder. La branche — « envious
sliver » — rameau perfide, jet envieux, hésitent les
traducteurs. Suicide ou accident, là est la question. Comme
Delacroix, Gaudu devine que ce ne pouvait être un ruisseau qui
emporte Ophélie, mais un remous puissant, irrésistible qui fait de
la chute un incident fatal. Une rivière ? Mieux, un torrent dont les
rives s’effacent soudain sous les pas. Un torrent dont les eaux se
colorent des reflets des fleurs et du ciel, les ravit à ses rives et
les emportent.
D’Ophélie,
les images de Pierre Gaudu évoquent avec délicatesse la beauté, la
mélancolie, le chagrin et la tragique destinée. Elles suggèrent
que le monde est impossible pour les sentiments les plus doux.
Les images évoquent, suggèrent… le sentier d’Ophélie de Pierre
Gaudu reste mystérieux, fidèle à l’écriture du poète.
Shakespeare ne le contredirait pas , si d’Hamlet on ne retenait que
la tourmente de l’amour. Pierre Gaudu, peintre et poète, est
« homme de style et d’expression, d’image et de
sentiment » en reprenant les mots de Thoré. Entre suicide ou
accident, il ne choisit pas parce qu’au fond ce n’est pas ce qui
importe. Avec un style très sûr qui mêle photographie et peinture,
l’artiste fait entendre que le torrent sait mais qu’il ne
tranchera pas ce que le sort a noué. De l’écume tumultueuse, il
laisse juste filtrer un murmure : folle Ophélie ? Folle, non. Folle
de douleur, oui.
le blog broutilles à l'aneth >
http://lary-stolosh.blog.lemonde.fr/
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