pierre gaudu / photographies

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jeudi 14 novembre 2024

prochaine exposition photos à la galerie Ex-Nihilo / série "tropiques"

cliquez sur ce lien >> https://gauduphoto.blogspot.com/p/tropiques.html 

Tropiques

C'est en février 2011 que je débute ma série photographique sur le jardin des plantes. Depuis je n'ai jamais cessé de m'y rendre. C'est même devenu un rituel.

Durant ces 15 années, j'ai concentré la plus grande partie de mes explorations sur les serres botaniques et plus particulièrement sur ce que l'on peut en voir de l'extérieur, côté jardin. Comme souvent, dans ma pratique photographique, je ressens cette nécessité impérieuse de revenir sans cesse sur un sujet qui me fascine, sans jamais parvenir à l'épuiser. Je cherche à en saisir toutes les variations possibles.

Ce que l'on perçoit à travers la verrière, c'est tout un jeu de transparences, de dentelles végétales venues d'un autre monde, blotties les unes contre les autres dans de vaporeux tons verts et ocres. Certaines plantes plaquées contre les vitres semblent en quête de lumière pendant que d'autres dans de somptueux flous s’estompent délicatement dans la sombre moiteur de la serre. De larges feuillages se fanent et se fripent, que j'aime suivre dans leur lente et délicate marcescence. De temps à autre, quelques précieuses floraisons viennent joyeusement ajouter la touche colorée manquante. Atmosphère mystérieuse et fantastique qui m'a toujours donné matière à rêver.

Enfin, difficile à éviter, c'est le jardin lui-même qui s'invite et se reflète dans les vitrages, et sous certains angles, l'éminente tour Perret pointe au loin ajoutant à l'ensemble une allure insolite.

Le jardin et ses serres, sans oublier le muséum, véritable boîte à rêves que j'aime aussi beaucoup photographier sont pour moi comme l'escale obligée à chaque traversée de la ville à pied ou à vélo. Une parenthèse toujours heureuse peuplée de gens qui semblent là pour souffler un peu et se remettre de notre monde si mouvementé.

Pierre Gaudu le 14 novembre 2024


lundi 21 octobre 2024

In memoriam

le 21 octobre 2015, au bord d'un torrent que j'affectionne particulièrement je tombe sur cette rose restée accrochée aux cailloux et aux mousses... plus tard elle fera partie d'une exposition, "le sentier d'Ophélie" > lien

le 17 octobre 2024, Jean-Pierre Chambon, (lors de la rencontre autour de son dernier recueil "Etant donné" co-organisée par Rives et Dérive et la Nouvelle Dérive) me confie que le poème in memoriam qu'il vient de lire à été inspiré par cette photo... Après la rencontre je relie avec beaucoup d'émotion le poème! et lui demande la permission de "l'accrocher" à cette rose.

le poème de Jean-Pierre Chambon:

In memoriam


Autour des galets
qu'elle ne peut recouvrir l'eau
du torrent tresse et dénoue indéfiniment
de dérisoires couronnes d'écume
tandis que la lumière à travers la feuillée
incruste de particules d'or
le reflet émaillé du bleu du ciel
et sur ce vitrail en fusion surnagent
quelques roses écarlates jetées là
pour on ne sait quelle célébration funéraire
et de l'une d'elles que les pierres retiennent
le courant fait trembler les pétales
en lesquels on imagine des lèvres
bredouillant une prière ou les battements
d'un cœur ouvert tressaillant
d'une émotion infinie






mardi 9 juillet 2024

 lendemain d'élection, torrent bouillonnant, douceur des ombres sur la pierre...
visible dans mon carnet de pierre >> LIEN


samedi 6 avril 2024

l'heure où le soleil frappe la falaise


 l'heure où le soleil frappe la falaise, mais aussi... l'or du retour.







samedi 13 janvier 2024

lundi 28 août 2023

Pierre Gaudu - Sentier du Désert en Valjouffrey. Une série photographique réalisée entre 2011 et 2023. En écho au recueil "Avoir lieu" d'Emmanuel Merle aux éditions L’Étoile des limites. Rencontre avec l'auteur le 14 septembre 2023 à la librairie La Nouvelle Dérive Grenoble.


cliquer sur les images et les faire défiler :



















































2013 

La photographie ne commence pas forcément avec un beau sujet, elle commence comme une rencontre, parfois fulgurante, dans un bain de lumières et de contrastes. Elle naît de cet instant précis et précieux, où s'entrecroisent tous les paramètres émotionnels et de construction de l'espace, dans une suite accélérée d'intuitions et de possibles.

Je ne m'interroge que très rarement sur ma démarche de photographe. S'il y a démarche elle ne peut être qu'intuitive et non liée à une volonté ou à un processus de création annoncé. Je découvre simplement qu'un projet me tire toujours plus en avant, qu'il est relié à une exigence intime, source de jouissance presque indicible à mon sens. Peut-on d'ailleurs parler de démarche dans ce type d'approche intuitive tant elle est dépendante de mes états-d'âme, mélancolie, éblouissement, émotivité, exaltation.

Mon travail photographique dit une quête permanente liée à la Nature vénérée depuis toujours, un besoin vital de réactiver l'enfance lointaine, un besoin de resacraliser ce que notre époque a banalisé et pour finir saccagé.

Là où la création picturale impose une introspection parfois source d'angoisses, la photographie prend le relais, tout en brillance et légèreté, pour me transporter vers des espaces ouverts et des sentiers poétiques. C'est en marchant que je questionne ma pratique de la photographie, l'idée du paysage, comment aller au-delà de ce que j'ai déjà réalisé, comment faire plier mes habitudes, comment trouver mon écriture autour de la lumière, comment voir mieux.

 J'ai ce besoin impérieux de me retrouver sur ces sentiers cent fois foulés... de faire « le tour du propriétaire » moi qui ne possède aucun bien - je les possède tous - Laffrey et le grand lac, le Grand Serre, le plateau Matheysin, le Valbonnais, le Valjouffrey (mon dernier coup de foudre) où j'ai bien dû me rendre une dizaine de fois cet été. J'ai mes torrents en tête, ceux de mon enfance... celui du Bruyant dans le Vercors, de la Bonne, celui du Grand Serre. J'ai mes pierres au bord des sentiers et les plus belles qui me calment, mes arbres, les plus grands qui m'enseignent la sagesse et depuis quelques temps cygnes, bernaches et autres volatiles qui m'enchantent et illustrent l'ivresse des pleines lumières, des grands espaces.

Depuis quelques temps j'éprouve le besoin de poser mon regard dans les allées des jardins parcs et roseraies, serres, intermédiaires entre la nature et l'homme. Ainsi au lendemain d'un vernissage en novembre dernier, pour dévier un moment de solitude je me suis retrouvé dans un domaine grouillant de vie, de volatiles, de rires et d'enfants, de touristes, d'arbres beaux comme des cathédrales... depuis j'ai fait de ce lieu un monde à moi, un projet.

Finalement j'en arrive presque à penser que j'ai des rendez-vous avec certains sujets, j'imagine même que ce sont eux qui me choisissent... Une femme blême et solitaire en bout de banc, sous un majestueux bouquet de platanes, « conte de la forêt » Un cygne noir immobile, constellé de perles de pluie entrouvre un oeil, puis le referme apaisé, m'offrant ainsi comme un trésor, le temps de pose « signe des temps »